BRUNO AVEILLAN

du 10 octobre au 15 novembre 2024

« Vu de ma Fenêtre »

J’ai ren­con­tré Bruno Aveillan, le pho­to­graphe, il y a une dizaine d’années. C’était lors d’un apéro chez Jean-​Baptiste Danet, mon meilleur ami, qui nous a quitté il y a quelques jours. Je dis Bruno le pho­to­graphe car son métier pre­mier, sa gloire inter­na­tio­nale, il la doit à sa car­rière de réalisateur. 

Une Peugeot qui trans­perce la mer en créant des vagues félines, c’est lui, un palais Indien qui sort de terre pour Natalia Vodianova, c’est lui aussi, en com­mande pour Guerlain. Une pan­thère qui part de la place Vendôme et tra­verse un monde fan­tas­tique dans un clip publi­ci­taire de 3 minutes 30 pour Cartier, c’est Bruno Aveillan. A l’époque, ce film, le plus cher de l’histoire, fut révélé en prime time sur TF1 un dimanche soir, entre le jour­nal et le grand film hebdomadaire.

Et puis le sublime docu­men­taire d’Arte, sur le cen­te­naire de Rodin (« Les Portes de l’Enfer »), une créa­tion magis­trale de ce réa­li­sa­teur ultra talen­tueux, le plus doué de sa géné­ra­tion. Toute la vie du sculp­teur dans l’œil de Bruno, une prouesse nar­ra­tive et tech­nique. Essayez de le trou­ver ! Il y a quelques années, Bruno me disait : « Je suis régu­liè­re­ment appro­ché par des pro­duc­teurs hol­ly­woo­diens pour réa­li­ser des longs métrages, mais un film d’Hollywood, c’est deux ans de ta vie, et je ne peux pas res­ter loin de mes clients pen­dant si long­temps. »

Ses films lui per­mettent de tra­ver­ser le monde et offrent à ses yeux des mer­veilles à pho­to­gra­phier. Car sa deuxième pas­sion, c’est la pho­to­gra­phie, qu’il traite avec la même poé­sie et la même tech­ni­cité que ses films. Son tra­vail pho­to­gra­phique, c’est la sug­ges­tion, l’imagination, le flou artis­tique, qui va vous per­mettre de voya­ger grâce à une image, qui vous emmène à l’autre bout du monde ou de votre ima­gi­naire, dans une esthé­tique des plus prenantes.

Dans l’exposition « Vu de ma fenêtre », nous mon­trons quelques images issues de ces voyages et deux nou­velles séries tota­le­ment inédites « At The Edge of the Green Void » et « Complex Fluidity ». La pre­mière est une recherche pho­to­gra­phique sur la flore quand la seconde explore les com­plexi­tés de l’eau. Splendide et environnemental.

Arnaud Adida Director

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