« Dans l’ombre de mon esprit jaillit la lumière », Ronald Martinez
Tableaux ou photographies ? La question se pose devant les images saisissantes de Ronald Martinez, qui évoquent immédiatement la puissance picturale des grands maîtres de la Renaissance. L’artiste se définit lui-même comme « un photographe qui peint avec la lumière ». Il repousse les frontières de la photo dans ses « Nus Divins » où l’utilisation dramatique de la lumière sublime la dimension sacrée des corps.
Photographe depuis plus de 20 ans, Ronald Martinez a fait ses débuts au Midi Libre avant d’ouvrir son propre studio à Paris. Armé de son Nikon, il travaille en collaboration avec des agences de mannequins, des comédiens, mais aussi avec des cinéastes comme Agnès Varda ou Mathieu Demy pour qui il réalise, notamment, les clichés de l’affiche du film « Americano ».
À partir de 2011, il commence à travailler sur la technique du clair-obscur. Passionné par la peinture de la Renaissance, il puise son inspiration dans les œuvres du Caravage, de Velasquez, de Michel Ange ou encore de Vermeer et d’Ingres. « Contrairement à la plupart des photographes, je travaille dans l’ombre et dans la complexité de mon esprit », confie Ronald.
Animé par la recherche du beau et par une forme de transcendance, Ronald Martinez approfondit ses recherches autour de la lumière pour sculpter les contours des corps et sublimer les carnations, dans des œuvres épurées où la frontière entre peinture et photographie devient perméable. Il n’y a aucune retouche informatique dans son travail.
Séduit par ces premiers nus, le galeriste Maurizio Nobile l’invite à poursuivre ses recherches dans son studio photo à Bologne, la ville du Caravage, où Ronald écume les églises et s’imprègne de scènes religieuses du Quattrocento. Nulle reconstitution pourtant dans les œuvres qu’il produit, mais une réinvention de la peinture avec le langage de la photographie qui tend vers l’universel, l’intemporel.
L’éclairage, comme le couteau du désir, sculpte le sujet sur un fond noir qui le plonge dans un vide abyssal. Chaque image nous renvoie à notre propre solitude et illustre l’aspect transitoire de la vie, le vide de l’existence, la mort inéluctable… Une part sombre qu’assume entièrement le photographe.
Ronald Martinez est présent dans de nombreuses collections privées internationales. Une reconnaissance qui l’amène à poursuivre sa recherche artistique sur le chiaroscuro.